Mariage entre femmes en France : légalité et démarches administratives à suivre

14 juin 2025

Des sourires larges, des regards complices, et derrière la façade d’une mairie, une poignée de papiers qui valent tous les serments du monde. Oui, le mariage entre femmes en France se vit aujourd’hui à visage découvert, mais ce tableau lumineux cache encore tout un jeu de démarches, de vérifications et de subtilités administratives, là où l’amour vient chatouiller la bureaucratie.

Ici, l’union civile n’est plus un privilège réservé : deux femmes peuvent se dire oui devant la République, mais ce parcours, s’il semble balisé, réserve son lot de détails à ne pas négliger. Quelles démarches prévoir ? Quelles réactions attendre, parfois, de l’institution ? À chaque étape, entre espoir et formalités, se dessine un chemin bien réel vers la reconnaissance officielle.

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Le mariage entre femmes en France : ce que dit la loi aujourd’hui

Depuis le 17 mai 2013, la loi française a ouvert une nouvelle page : le mariage pour tous est devenu une réalité, gravé dans le code civil. Ce tournant majeur, porté par la loi sur l’ouverture du mariage aux couples de même sexe, a placé la France parmi les pionnières européennes en matière d’égalité des droits conjugaux. L’article 143 du code civil, revu et corrigé, affirme désormais : « Le mariage peut être contracté par deux personnes de sexe différent ou de même sexe. »

Dans la pratique, cette avancée a des effets immédiats : deux femmes mariées partagent exactement les mêmes droits et obligations que n’importe quel couple. Protection sociale, succession, adoption conjointe, tout est désormais accessible, sans distinction d’orientation sexuelle. La légalité du mariage entre femmes est garantie pour quiconque réside en France, qu’elle soit française ou étrangère, à condition de respecter le cadre légal.

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  • Le code civil mariage ne mentionne plus aucune différence liée au genre des époux.
  • Les couples féminins bénéficient d’une reconnaissance sociale et juridique identique à celle des couples hétérosexuels.
  • Un mariage célébré à l’étranger peut être reconnu en France, sous réserve de certaines conditions fixées par l’état civil.

L’État français poursuit ainsi une dynamique d’égalité, offrant le même socle juridique à toutes les unions civiles. Reste à prêter attention à certains points spécifiques, notamment si l’une des épouses est étrangère ou si la cérémonie a lieu hors de France.

Quelles conditions remplir pour célébrer une union féminine ?

Avant de vivre le grand jour, il faut passer par le sérieux des dossiers de mariage. Les critères sont clairs : chaque future épouse doit fournir un acte de naissance récent (moins de trois mois, ou six mois s’il vient de l’étranger), un justificatif d’identité valide, et souvent une preuve de domicile. Les mêmes exigences s’appliquent à tous, sans exception.

L’officier d’état civil peut réclamer des pièces supplémentaires selon les situations :

  • Un certificat de célibat, pour prouver que ni l’une ni l’autre n’est déjà mariée, en France ou ailleurs.
  • Un certificat de coutume et un certificat de capacité matrimoniale si l’une des deux n’a pas la nationalité française.

La publication des bans reste une étape incontournable : elle rend le projet de mariage public et permet à toute personne de signaler un obstacle légitime. Ce délai de dix jours, affiché en mairie, est obligatoire avant toute célébration.

Tous ces documents doivent être remis à la mairie choisie pour la cérémonie. Si le couple est franco-étranger ou prévoit de s’unir à l’étranger, des vérifications spécifiques s’imposent : l’officier d’état civil doit s’assurer que le pays d’origine autorise le mariage entre personnes de même sexe. Si ce n’est pas le cas, la France maintient la protection du couple sur son territoire.

Les démarches administratives pas à pas : préparer son dossier et organiser la cérémonie

Fini les méandres administratifs incompréhensibles : pour se marier civilement entre femmes, il suffit de suivre une séquence d’étapes nettes, orchestrées par la mairie du domicile de l’une des épouses. Dépôt du dossier en personne, c’est la règle, au moins un mois avant la date prévue.

  • Réunissez les pièces justificatives : actes de naissance récents, justificatifs de domicile, pièces d’identité. Pour les ressortissantes étrangères, ajoutez les certificats requis.
  • Remettez le dossier complet au service d’état civil de la mairie.
  • Surveillez l’affichage de la publication des bans : dix jours, pas un de moins, avant la cérémonie, la mairie rend public le projet d’union.

Après quoi, place à la cérémonie dans la salle des mariages, en présence de l’officier d’état civil et d’au moins deux témoins majeurs. Le choix du jour dépend du couple, à condition que la salle soit disponible. Si l’une des épouses est étrangère, le service central de l’état civil à Nantes s’occupe de la transcription de l’acte sur les registres français, pour garantir la reconnaissance à l’international.

Les résidentes étrangères peuvent, selon leur situation, demander une carte de séjour temporaire « vie privée et familiale » après le mariage. Quant à la cérémonie elle-même, elle peut être à l’image du couple : solennelle ou décontractée, mais toujours reconnue par la loi.

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Questions fréquentes et situations particulières : ce qu’il faut savoir avant de se lancer

Défis administratifs et différences selon les situations

Le mariage mixte, union entre une Française et une étrangère, soulève souvent des questions supplémentaires. La personne non française doit fournir un certificat de coutume et un certificat de capacité matrimoniale. Si la législation de son pays d’origine ne reconnaît pas le mariage entre personnes de même sexe, la France assure malgré tout la validité de l’union sur son sol.

Pour celles qui rêvent d’un mariage à l’étranger, il faut ensuite passer par le service central d’état civil de Nantes pour faire transcrire l’acte sur les registres français. Cette démarche conditionne la reconnaissance du mariage en France et l’accès à tous les droits associés.

Questions récurrentes autour des droits et ruptures

  • En cas de séparation, la procédure de divorce s’applique dans les mêmes conditions que pour tout autre couple marié.
  • La PMA (procréation médicalement assistée) est accessible aux couples de femmes mariées. Le parcours est encadré par la loi et nécessite l’accord des deux épouses.
  • En situation de violences conjugales, les protections légales et dispositifs d’aide sont ouverts à toutes, sans distinction, pour garantir sécurité et recours aux victimes.

Le mariage posthume, bien que peu courant, reste possible dans des circonstances très précises. La Cour de cassation veille à ce que le droit s’applique uniformément, sans différence liée à l’orientation sexuelle.

Le chemin vers le mariage entre femmes, en France, croise aujourd’hui l’émotion, la loi et parfois la patience. Entre la salle des mariages et le bureau d’état civil, chaque union trace sa propre histoire, et demain, d’autres couples feront résonner leurs rires sous le porche d’une mairie, le cœur léger, le dossier enfin accepté.

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